dimanche 7 avril 2013

Les jeux vidéo sont-ils durables ?

Le jeu vidéo est-il un art comme les autres ?
Un des principaux critères pour distinguer la culture d'une coutume est, nous l'avons dit, la durabilité. Si une pratique dure 10-20 ans puis disparaît, c'est soit qu'elle n'a pas rencontré le bon public, soit qu'elle n'avait rien d'universel.
  • Les jeux vidéo sont-ils durables ?
  • Vaut-il la peine d'y consacrer du temps ?
  • Quels rapports ont-ils avec les autres arts nouveaux du XXe siècle, comme le cinéma ou la bande dessinée ?
Je dirais moi que le jeu vidéo est plus vivace aujourd'hui que ces deux arts-là, qui ne cessent de vouloir le copier (cf. la prolifération d'images de synthèse dans les films, et les tentatives de bande dessinée interactive), mais peut-être viendra-t-il un nouvel art inconnu qui le supplantera ?
Le jeu vidéo indépendant me semble plus authentique que le cinéma, qui requiert de trop lourds moyens et beaucoup de personnel. Le génie créateur a tendance à perdre de l'originalité en cherchant à convaincre le plus grand monde possible. Une fois le cinéma écarté, la bande dessinée reste un fort concurrent. Cela évoque le premier Max Payne, dont le scénario faisait appel à une présentation en bande dessinée, lue par la voix de Max. Il y a aussi les originaux The Walking Dead, qui associent vidéo et interactivité. Mais personnellement la "BD" ne me captive pas, me paraît trop souvent vulgaire et très peu salvatrice. Elle n'a pas la puissance du livre parce qu'elle stérilise l'imagination en imposant ses propres images sur ses histoires.

Les jeux meurent régulièrement
Le nombre de jeux qui résistent au temps est en réalité très limité. Il dépend de transactions entre éditeurs. Avec de la chance au bout de vingt ans, ils finissent en "abandonware". Certains genres vieillissent plus vite que les autres, comme les jeux en 3d à la 3e personne, qui supportent mal la comparaison avec les sorties récentes, au système de jeu bien plus souple et dynamique.


Un problème de définition
Pour mettre en perspective la question, il semble nécessaire de définir plus précisément "jeux vidéo". Prenons par exemple les jeux sur borne d'arcade. Cette forme de jeu paraît en perte de vitesse, à cause de problèmes matériels, les jeux sont simplistes et laids, il faut se déplacer dans des lieux sombres et payer pour jouer très peu de temps. Prenons les jeux à gros budget, le récent Tomb Raider a coûté trop cher à Square Enix et remet en question ce modèle de production. Le problème dans les deux cas se trouve dans une dépendance trop contraignante.
Il reste les jeux intermédiaires, à petit ou moyen budget. De quoi sont-ils dépendants ? L'électricité ne semble pas en danger. Le marché des ordinateurs est concurrencé par d'autres machines, le tactile, mais cela ne semble pas un problème. Au contraire, le tactile a entraîné une vague de "portage" de jeux anciens sur les nouveaux supports. Mais tous les genres de jeux s'adaptent-ils au tactile ?

Conclusion
Les jeux vidéos comme titre sont rarement durables et dépendent beaucoup de leur support technologique qui varie très vite. Les jeux comme licence, avec des suites, peuvent survivre s'ils sont récupérés par des éditeurs solides. Enfin, si l'on entend par jeu vidéo un système affiché par un support électronique, associant des sons et des images qui varient en fonction des réactions du spectateur, ce système semble tout à fait durable. Les jeux prolifèrent, changent de forme et deviennent même utiles dans beaucoup de domaines en dehors des loisirs, comme pour l'éducation, la chirurgie. Nous avons donc bon espoir !

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